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27 juin 2018 3 27 /06 /juin /2018 15:48

Ci dessous vous pourrez lire la lettre d'une salariée très impliquée dans son métier, pendant plus de 35 ans et qui souhaite faire passer un message, mais que surtout, cette situation ne se reproduise plus.

 

La Direction a reçu une copie de cette lettre, mais ne semble ou ne veut pas prendre conscience que des salariés sont en souffrances.

 

Alors que la CFDT souhaite travailler avec l'entreprise sur un réel plan de prévention des risques psychosociaux, la Direction, elle n'a pas de solution pour l'instant et  préfère rester muette...

 

Ce n'est malheureusement pas la première fois que la CFDT alerte la Direction de situations graves.

 

L'entreprise fête cette année ses 42 ans, prend un virage sur des décisions que de nombreux salariés ne comprennent pas (subsidiarité,...) mais apparemment, pour des raisons économiques, la machine doit avancer.

 

Si vous souhaitez nous contacter: cfdtdecathlon@hotmail.fr

 

 

 

 

« Vendeuse Univers Nature spécialement EQUITATION.  

 

                                                                                               le 27 AVRIL 2018.

 

                       

Monsieur le Directeur,

 

Je tiens par cette présente lettre vous faire part de mon immense déception, de mon immense incompréhension ainsi que de la grande douleur qui me ronge de l’intérieur jours après jours.

Salariée dans l’entreprise Décathlon depuis 1982, je viens d’être licenciée. Non pas pour une faute grave, non pas parce que mon travail a été remis en cause, mais tout simplement parce que à 71 ans , ma rigueur, mon professionnalisme, ma disponibilité, ma banane au quotidien dérangeait certain salarié et notamment mon patron direct. Comment fait elle pour avoir cette envie, ce peps de venir travailler tous les jours et de plus d’être aussi enthousiaste après 35 années de bons et loyaux

services ?

Tout simplement par Amour.

 

Amour de son travail, amour de toutes ces nuits d’inventaire, amour de tous ces dimanches travaillés, amour de tous ces déménagements, amour de toutes ces nocturnes.

Difficile à concevoir pour pas mal de décathloniens mais une telle évidence pour moi.

Et c’est certainement ce décalage, ce gouffre de plus en plus grand, de plus en plus profond qui causa ma perte. Je dis bien ma perte car vous n’avez aucune idée du mal que votre attitude méprisante, que votre silence depuis que j’ai quitté le magasin résonne en moi comme un abandon.

 

Quelle joie pour moi quant j’ai appris que le magasin allais se relocaliser et de ce fait le rayon équitation s’agrandir. Beaucoup plus d’offres pour mes clients qui pour pas mal d’entre eux me sont fidèles depuis deux générations.

 

Quelle désillusion quand à la tournure de cette relocalisation concernant le rayon équitation, concernant la communication avec mon responsable.

Cette non communication durait déjà depuis quelque temps et était connue et reconnue au sein de ma hiérarchie, mais rien n’a été fait pour que cela cesse ou du moins s’arrange bien au contraire.

 

Des promesses faites par mon responsable et jamais tenues telles que les muraux ne correspondant pas au rayon équitation, des têtes de gondoles faites à mon initiative en concertation avec mon responsable et retrouvées changées le lendemain matin sans aucune explication valable.

Cerise sur le gâteau quand à l’inauguration, le directeur commercial m’à dit que le rayon équitation n’était pas du tout bien implanté. Tout ce que j’avais dit ou tenter de faire se révéler juste. On ne s’improvise pas passionnée d’équitation. Imaginez un peu ce que j’ai pu ressentir.

 

Beaucoup d’images me sont revenues, toutes ces palettes dont il ne savait que faire, jetées en réception en attendant que quelqu’un s’en occupe. Tous ces messages non transmis qui me mettaient en porte à faux vis-à-vis de l’équipe. Quelques inters magasins à droite et à gauche et le tour était joué. Encore fallait il en avoir envie. Toutes ces heures passées à me décarcasser afin d’implanter un rayon digne de sa réputation, le bon article au bon endroit, la bonne came pour satisfaire le plus grand nombre de sportifs. Et en un claquement de doigt voir tout ça partir en fumée.

Trop c’est trop. De super vendeuse je suis devenue la personne à « gicler « .

 

Peux être auriez vous pu voir la situation dans sa globalité et non pas uniquement du coté qui vous arrangeait.

 

Avoir PERDU MES REPERES, quelle foutaise, quelle hérésie et tellement facile.

 

Après 35 années de boite, des remises en question j’en aie vécu et de plus bien vécues, certainement parce qu’elles m’avaient été expliquées et qu’elles me paraissaient justes.

 

L’âgé avançant, je pensais souvent au jour ou je prendrais la décision de prendre ma retraite définitive, de tourner cette page de ma vie. J’avais pensé la prendre en Avril, l’année de mes 71 ans. D’ailleurs je me ne m’en suis pas cachée, Un crève coeur pour moi de quitter l’entreprise Décathlon, de quitter mes clients, de quitter ce lien social qui me nourrissait l’intérieur, mais cela fait partie de la vie.

 

Je n’aurais jamais imaginé qu’après autant de joie, qu’après autant d’implication je ne puisse plus aller au magasin de ..... sans avoir la nausée, sans avoir ce gout amer de gâchis, sans ressentir une profonde tristesse trop envahissante à mon gout. Sans ressentir cet abandon qui mène à la dépression.

 

Vous avez fermé le livre d’une façon très cavalière. Je garde espoir que pour les prochaines fois si il y a prochaine fois, les choses se passeront différemment. Peut être avec un peu plus d’humanité afin que la personne puisse suivre son chemin sans regret mais tout simplement en paix.

 

Pour moi c’est TROP TARD;

 

Grand merci à Décathlon, cette belle entreprise.

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